Sorti le 2 octobre 2014, chez Fleuve éditions.
Présentation de l’éditeur :
– J'en ai ras le bol des mecs. Vous me gonflez ! J'en ai plus qu'assez
de vos sales coups ! C'est votre tour de souffrir ! Ma voix résonne
dans tout le quartier. Et là, trempée, titubante, épuisée, je prends une
décision sur laquelle je jure de ne jamais revenir : je ne vais plus
rien leur passer. On remet les compteurs à zéro. On renverse la vapeur.
Je vais faire payer ce fumier. Chaque joueur doit vous donner mille
baffes. Je vais me venger de tout. Puisque aucun bonheur ne descendra
d'un ciel illusoire, je suis prête à aller chercher le peu qui me
revient jusqu'au fond des enfers. La gentille Marie est morte, noyée
de chagrin. À présent, c'est la méchante Marie qui est aux commandes. À
partir de maintenant, je renvoie les ascenseurs et je rends la monnaie
de toutes les pièces. Les chiens de ma chienne sont nés et il y en aura
pour tout le monde. La vengeance est un plat qui se mange froid et je
suis surgelée. La rage m'étouffe, la haine me consume.
Ma note : 5/5
Coup de cœur auteur !
Mon avis :
« Ouvrir un Legardinier, c’est comme découvrir une boîte de
macarons aux couleurs de l’arc-en-ciel, on ne sait pas à quoi s’attendre, mais
on se souvient que tout va être bon ! »
Ma chronique atypique, ou lettre ouverte à
M. Gilles Legardinier :
On ne peut pas chroniquer un nouveau roman
de Monsieur Legardinier de la même façon que pour un autre livre. Avec cet
auteur on ne peut qu’écrire instinctivement, de façon aussi libératrice que le
sont ses mots. C’est le moindre des respects qu’on lui doit ! Alors pour
ne pas faillir à cette règle, je vous écris tout ce que j’ai sur le cœur,
surtout après cette lecture qui m’a encore valu quelques procrastinations. Avec
Gilles Legardinier remettre à plus tard le ménage, les papiers, le repas, se
planquer entre la fourche, le cheval et le fumier, version :
─ « si…si… je bosse dur là, même que je cure
le box du cheval, tu ne le vois pas ? ».
Le plus drôle reste quand même, la promenade
quotidienne des deux lévriers qui ont menacé de dépecer vivant le joli minou
blanc pour en faire leurs quatre heures, si je les oubliais au profit de cet
immonde greffier aux yeux verts. J’ai donc capitulé. Les crocs d’Idaho n’auraient
laissé que peu de chances de survie à la jolie Marie et là, j’aurai été
responsable d’un énième échec amoureux et par ma faute ! Elle n’aurait pas
survécu, car au lieu de trouver l’amour, elle aurait connu les quenottes aiguisées
de mon bébé greyhound… Je me suis donc sacrifiée, j’ai risqué ma vie en les
promenant, livre en mains. Oui, il ne faut pas rêver ! Je ne pouvais pas
le lâcher ! De ma vie, il en dépendait ! D’accord, je me la raconte
un peu, comme une héroïne shakespearienne qui aurait trop joué à maître Yoda
dans un jeu de Star Wars !
Vous vous rendez compte de l’état dans lequel
on est quand on vient de finir un Legardinier, on est bon pour
l’hospitalisation d’office en psychiatrie ! Bref, je poursuis ma diatribe.
J’étais donc en train de marcher le long du chemin de terre cahoteux, mes pas
crissaient sur le tapis de feuilles abandonné par les peupliers sauvages et
argentés du marais, et j’étais en train d’aider Marie à coller la raclée de sa
vie à l’autre affreux cloporte de Notelho. Soudain, je me suis surprise à donner,
moi aussi, une déculottée, même Bruce Lee aurait été jaloux, à une colonie d’affreuses
limaces, la mère Velme en premier. Hum… quel bonheur ! Cette Vilaine qui
n’a jamais pu cocher de sa vie, la case sexe féminin sur un document, car elle
a autant d’œstrogènes et d’empathie pour un être humain qu’un cafard faisant
les poubelles. Elle se nourrit des autres dans la mesure où ils lui permettent
de conserver son haut poste dans l’administration, pour s’acheter les dernières
superbes bottes hors de prix, espérant qu’elles lui donneront l’allure, l’élégance
et l’assurance qu’elle n’aura jamais, car elle est bête et méchante.
Mais ma catharsis n’allait pas s’arrêter là !
Pendant que mes lévriers lutinent comme des petits fous à poursuivre des lapins
invisibles dans les herbes hautes, moi j’éclatais l’horrible petit tailleur
bleu d’une SS en jupon, plus horrible encore qu’un geôlier de goulag sibérien.
Cette immonde raclure féminine ayant comme fonction de mettre KO des femmes,
les maintenir sous pression, manipulant, menaçant, intimidant… Tout est bon
pour le service et surtout ne lui parlez pas du Social, c’est sa fonction
première ! David contre Goliath, sauf que C’est Goliath qui a gagné ce
jour-là ! Et elle a rajusté sa minable petite veste boudinant son orgueil,
car au « touché-coulé » du jeu de paume de la culpabilité, c’est moi
qui ai gagné !
Puis d’autres vilaines et vilains ont suivi
le même traitement, quel soulagement ! Car même si le pardon existe, il n’excuse
pas les actes et les méchancetés insipides, gratuites. Il ne change pas non
plus le fait que l’on a le droit d’être humain et de se lâcher ! Moi, je dis
OUI à la thérapie Marie et ça peut pas
rater !
Alors que je croyais mes blessures cicatrisées, Maître Legardinier a encore frappé et j’ai achevé une
thérapie, la mienne. Je le remercie, ainsi que toutes les planches en bois pour
avoir délicieusement achevé toutes les raclures de parasites humains qui se
nourrissent en faisant le malheur autour d’eux.
Voilà, aujourd’hui vous n’aurez pas une
chronique ordinaire, vous aurez juste ma profonde admiration pour cet auteur,
ses romans sont plus que de simple histoire, ils racontent la vie dans ce
qu’elle a de plus beau et affreux, mais il n’en garde que les rayons de soleil,
laissant les ténèbres entre les mains de quelques morceaux de bois.
Même la façon dont on achète le dernier
Legardinier est une aventure à elle seule ! Souvent aux prises avec les vicissitudes
du quotidien, le caddie dans une main, le flacon de lessive dans l’autre et
l’esprit en train de se rappeler la liste des courses une nouvelle fois oubliée
dans un recoin de la maison, qu’un extraterrestre découvrira dans un millier
d’années tel un Graal qui s’appelait « côte d’or aux noisettes et non surtout
n’achète pas de ces horribles petits florentins ! », j’erre dans les rayons
prédéterminés à ruiner le pauvre consommateur avec leurs étiquettes
promotionnelles tapageuses. Sauf que le seul rayon qui échappé à leur vigilance
est bien celui de la lecture, comprenez-moi, à l’Intermerdier de mon village, entre
le rayon légumes et celui des charentaises, se trouve des étagères sans
rangement, sans offre, sans bon de réduction, celui des derniers romans. Eh
bien, ils se débarrassent de cette matière visiblement peu intéressante pour leur
rentabilité en posant presque à même le sol des nouveautés, là où d’habitude figurent
les « €CO+ », comme des gueux mendiants sur la place publique. C’est là
que je vais me ressourcer quand je subis l’épreuve des courses, après avoir
bataillé avec ma conscience et mon porte-monnaie, vaillamment occis la société
de consommation en épluchant les étiquettes, je sors de l’arène pour enfin
respirer. Seul ce rayon abandonné à sa fonction brute m’apporte un sentiment de
paix, de n’être plus une marionnette dans un monde cupide et cruel.
Ce jour-là… Eh oui ! Revenons à nos
moutons, car j’aurai la tendance « apiesque » de semer mes pétales
comme mes pensées au gré du vent. Ce jour-là, mes humeurs étaient si noires
qu’elles m’auraient valu une saignée de plusieurs litres entre les mains d’un
charlatan, et alors que je pestais contre d’autres tout aussi démoniaques, une
magnifique première de couverture carmin, son rideau de théâtre mettant en valeur
un adorable minet couleur-neige. Surprise, je saute de joie, laissant caddie,
sang et autres flasques moroses sur le carrelage aux brèches aiguisées d’intermerdier ;
je crie sans retenue, spontanée, vibrante telle Ève devant la pomme
interdite :
─ « Chouette ! Le dernier
Legardinier ! Quelle belle journée ! Oh ! Qu’il est mignon le
minou ! »
Et tout ça d’une traite, le caddie qui part
valser, les cheveux qui s’éparpillent autour du chignon, les yeux qui lancent
des éclairs de joie… Honte ? Même pas… Car les gens qui sont autour de
moi, sans doute morts à force d’être saignés par les nombreux scalpels qui les
entourent, ne remarquent rien. Vides, ils sont tristement vides. Tant pis pour
eux, mais je lance quand même une bouée à la mer et installe tranquillement
chaque roman de M. Legardinier sur les étagères. Je me recule, et
observe :
Tout
à coup, c’est Noël, le rayon brille de mille feux, rouge, or, blanc et
vert ! On pourrait même voir clignoter la banderole « ça peut pas rater » ! Ah ! Quand je vous
disais, que l’arrivée d’un Legardinier c’était comme un matin de Noël ! Eh
bien, pour une fois à Intermerdier, ils feront le rayon « au bonheur de
Noël » en avance et pour la bonne cause : donner de la joie aux gens
et pour un prix, ni promotionnel, ni repris, ni échangé, juste pour le plaisir
de partager des émotions !
Merci Monsieur Legardinier, continuez de
profiter de votre famille, et à bientôt j’espère lors d’un salon du livre !
Je vous promets de ne pas envoyer mes lévriers avec moi, ils risqueraient de
vous voler la vedette !
Quant aux lecteurs, pour une vraie
chronique, vous n’en avez pas besoin… Lisez-le et vous irez mieux !
Ps
: Merci pour les quelques pages "Et pour finir...", elles sont
presque aussi attendues que le roman lui-même... Ah ! Et n'oublions pas la
photo collector qui est absolument à conserver en cas de désintégration de
l'espèce humaine, celle-là montrera la voie !