vendredi 31 octobre 2014

L'honneur de l'espion, Amy Raby


   Sorti le 20 août 2014, chez Bragelonne




   Présentation de l’éditeur :
 

« Une formidable nouvelle voix de la Fantasy romancée. Raby a un véritable don de conteuse. » RT Book Reviews. 
Princesse impériale de Kjall et mage d esprit, Rhianne a un destin tout tracé : épouser l un des généraux de l empereur et coloniser un royaume lointain. Mais elle rencontre alors un esclave dans les jardins du palais, à l air un peu trop fier. Et pour cause, il s agit de Janto, le prince héritier mosari, qui s est infiltré à la cour. En d autres termes, le pire ennemi de la famille de Rhianne, qui ne doit pas l approcher malgré l alchimie qui naît peu à peu entre eux, aussi sulfureuse qu interdite.


    Ma note : 4.5/5 


  Mon avis : 

   Après Le jeu de l’assassin, Amy Raby fait un bond dans le temps et nous emporte avant l’époque où se situe le premier roman. On retrouve les principaux héros de l’aventure qui m’avait fait palpiter avec : Lucien qui est plus jeune, mais qui siège quand même au conseil, l’Empereur Florian qui reste un immonde tyran, et aussi Rhianne, princesse impériale de Kjall, qui est l’héroïne principale de l’honneur de l’espion.

   Rhianne ne ressemble pas du tout à Vitala, l’espionne et tueuse qui faisait partie du Jeu de l’assassin. C’est la nièce de Florian et la cousine de Lucien, et elle a aussi des pouvoirs magiques, c’est un mage d’esprit, c’est-à-dire qu’elle peut influencer par simple contact la volonté de quelqu’un, mais aussi sonder son esprit pour savoir la vérité. C’est une femme particulièrement empathique, au point que cela altère son jugement lors de l’arrivée d’un esclave mosari, du nom de Janto, et qu’elle va passer de la case « proposition de travail » à la case « je tombe sous le charme », en l’espace de deux rencontres.

   Et pourtant, il n’y a rien de mièvre dans cette romance fantasy. On oscille entre les stratégies des uns et des autres pour satisfaire leur mission ou leurs responsabilités, mais aussi entre les scènes de combat, d’amour parfois torrides et pourtant jamais vulgaires. Le roman se lit en coup de vent, l’écriture est fluide, belle et il y a suffisamment de détails pour que chacune des scènes soit visuelle, voire olfactive.

   Ce que j’aime découvrir dans les romans d’Amy Raby, ce sont les coutumes et la magie des héros venus d’autres territoires. Janto est en fait un espion, un mosari et le prince héritier du trône de Mosar. Il est venu à Kjall pour retrouver un autre espion et aussi les précieuses informations qu’il détenait avant qu’il ne disparaisse, afin de trouver une issue à l’envahisseur Kjallan et aux méthodes de l’Empereur Florian pratiquant le génocide politique… Janto est un mage voilé, capable de jeter un voile pour se rendre invisible et ayant imprimé une partie de son esprit dans un animal, un  furet du nom de Sashi. Son personnage à la fois, intelligent, empathique et rusé est vraiment attachant et nous tombons sous son charme, comme ce fut le cas pour Vitala.

   L’histoire, même si son issue n’est pas une surprise, reste pleine de rebondissement, avec une fin comme je les aime… (non, même sous la torture et menacée d’être empalée sur une pique par l’Empereur Florian, je ne dirai rien !)

   Ce deuxième roman d’Amy Raby est une vraie réussite, et même s’il y a moins de surprises, car nous connaissons déjà l’environnement de Kjall, c’est avec bonheur que l’on replonge dans cet univers fantasy, exotique et captivant !


   Un nouveau roman est en cours d’édition chez Bragelonne (que je félicite vivement sur le choix de la série) et un extrait plus que délectable… (si vous voulez en savoir plus, il va vous falloir acheter ce très bon livre). Son titre, la Flamme du prince, l’héroïne principale… Eh, non ! Je ne dirai rien…

   Bonne lecture !
                                                


mercredi 22 octobre 2014

Chroniques en retard et beaucoup de travail sur la planche !

Un petit message pour vous dire que je posterai moins de chroniques, car le temps me manque et mes obligations d'écriture me poursuivent sans relâche. Comme je n'arrive pas à sacrifier mon temps de lecture, je vais donc continuer ce blog toutes les semaines, mais avec moins d'articles sur les nouveautés littéraires, et je vous posterai les chroniques des perles que j'aurai pu lire !   

Je peux déjà vous dire, que le Goncourt 2013 (si vous ne l'avez pas déjà lu)
 Au revoir là-haut de Pierre Lemaître est un diamant parmi les perles...


Ça peut pas rater ! Gilles Legardinier.

Sorti le 2 octobre 2014, chez Fleuve éditions.






Présentation de l’éditeur :
 
– J'en ai ras le bol des mecs. Vous me gonflez ! J'en ai plus qu'assez de vos sales coups ! C'est votre tour de souffrir ! Ma voix résonne dans tout le quartier. Et là, trempée, titubante, épuisée, je prends une décision sur laquelle je jure de ne jamais revenir : je ne vais plus rien leur passer. On remet les compteurs à zéro. On renverse la vapeur. Je vais faire payer ce fumier. Chaque joueur doit vous donner mille baffes. Je vais me venger de tout. Puisque aucun bonheur ne descendra d'un ciel illusoire, je suis prête à aller chercher le peu qui me revient jusqu'au fond des enfers. La gentille Marie est morte, noyée de chagrin. À présent, c'est la méchante Marie qui est aux commandes. À partir de maintenant, je renvoie les ascenseurs et je rends la monnaie de toutes les pièces. Les chiens de ma chienne sont nés et il y en aura pour tout le monde. La vengeance est un plat qui se mange froid et je suis surgelée. La rage m'étouffe, la haine me consume.



Ma note : 5/5 

Coup de cœur auteur !



Mon avis :




« Ouvrir un Legardinier, c’est comme découvrir une boîte de macarons aux couleurs de l’arc-en-ciel, on ne sait pas à quoi s’attendre, mais on se souvient que tout va être bon ! »



   Ma chronique atypique, ou lettre ouverte à M. Gilles Legardinier : 



   On ne peut pas chroniquer un nouveau roman de Monsieur Legardinier de la même façon que pour un autre livre. Avec cet auteur on ne peut qu’écrire instinctivement, de façon aussi libératrice que le sont ses mots. C’est le moindre des respects qu’on lui doit ! Alors pour ne pas faillir à cette règle, je vous écris tout ce que j’ai sur le cœur, surtout après cette lecture qui m’a encore valu quelques procrastinations. Avec Gilles Legardinier remettre à plus tard le ménage, les papiers, le repas, se planquer entre la fourche, le cheval et le fumier, version :

   
   ─ « si…si… je bosse dur là, même que je cure le box du cheval, tu ne le vois pas ? ». 


   Le plus drôle reste quand même, la promenade quotidienne des deux lévriers qui ont menacé de dépecer vivant le joli minou blanc pour en faire leurs quatre heures, si je les oubliais au profit de cet immonde greffier aux yeux verts. J’ai donc capitulé. Les crocs d’Idaho n’auraient laissé que peu de chances de survie à la jolie Marie et là, j’aurai été responsable d’un énième échec amoureux et par ma faute ! Elle n’aurait pas survécu, car au lieu de trouver l’amour, elle aurait connu les quenottes aiguisées de mon bébé greyhound… Je me suis donc sacrifiée, j’ai risqué ma vie en les promenant, livre en mains. Oui, il ne faut pas rêver ! Je ne pouvais pas le lâcher ! De ma vie, il en dépendait ! D’accord, je me la raconte un peu, comme une héroïne shakespearienne qui aurait trop joué à maître Yoda dans un jeu de Star Wars ! 


   Vous vous rendez compte de l’état dans lequel on est quand on vient de finir un Legardinier, on est bon pour l’hospitalisation d’office en psychiatrie ! Bref, je poursuis ma diatribe. J’étais donc en train de marcher le long du chemin de terre cahoteux, mes pas crissaient sur le tapis de feuilles abandonné par les peupliers sauvages et argentés du marais, et j’étais en train d’aider Marie à coller la raclée de sa vie à l’autre affreux cloporte de Notelho. Soudain, je me suis surprise à donner, moi aussi, une déculottée, même Bruce Lee aurait été jaloux, à une colonie d’affreuses limaces, la mère Velme en premier. Hum… quel bonheur ! Cette Vilaine qui n’a jamais pu cocher de sa vie, la case sexe féminin sur un document, car elle a autant d’œstrogènes et d’empathie pour un être humain qu’un cafard faisant les poubelles. Elle se nourrit des autres dans la mesure où ils lui permettent de conserver son haut poste dans l’administration, pour s’acheter les dernières superbes bottes hors de prix, espérant qu’elles lui donneront l’allure, l’élégance et l’assurance qu’elle n’aura jamais, car elle est bête et méchante. 


   Mais ma catharsis n’allait pas s’arrêter là ! Pendant que mes lévriers lutinent comme des petits fous à poursuivre des lapins invisibles dans les herbes hautes, moi j’éclatais l’horrible petit tailleur bleu d’une SS en jupon, plus horrible encore qu’un geôlier de goulag sibérien. Cette immonde raclure féminine ayant comme fonction de mettre KO des femmes, les maintenir sous pression, manipulant, menaçant, intimidant… Tout est bon pour le service et surtout ne lui parlez pas du Social, c’est sa fonction première ! David contre Goliath, sauf que C’est Goliath qui a gagné ce jour-là ! Et elle a rajusté sa minable petite veste boudinant son orgueil, car au « touché-coulé » du jeu de paume de la culpabilité, c’est moi qui ai gagné ! 


   Puis d’autres vilaines et vilains ont suivi le même traitement, quel soulagement ! Car même si le pardon existe, il n’excuse pas les actes et les méchancetés insipides, gratuites. Il ne change pas non plus le fait que l’on a le droit d’être humain et de se lâcher ! Moi, je dis OUI à la thérapie Marie et ça peut pas rater !


   Alors que je croyais mes blessures cicatrisées, Maître Legardinier a encore frappé et j’ai achevé une thérapie, la mienne. Je le remercie, ainsi que toutes les planches en bois pour avoir délicieusement achevé toutes les raclures de parasites humains qui se nourrissent en faisant le malheur autour d’eux. 


   Voilà, aujourd’hui vous n’aurez pas une chronique ordinaire, vous aurez juste ma profonde admiration pour cet auteur, ses romans sont plus que de simple histoire, ils racontent la vie dans ce qu’elle a de plus beau et affreux, mais il n’en garde que les rayons de soleil, laissant les ténèbres entre les mains de quelques morceaux de bois. 


   Même la façon dont on achète le dernier Legardinier est une aventure à elle seule ! Souvent aux prises avec les vicissitudes du quotidien, le caddie dans une main, le flacon de lessive dans l’autre et l’esprit en train de se rappeler la liste des courses une nouvelle fois oubliée dans un recoin de la maison, qu’un extraterrestre découvrira dans un millier d’années tel un Graal qui s’appelait « côte d’or aux noisettes et non surtout n’achète pas de ces horribles petits florentins ! », j’erre dans les rayons prédéterminés à ruiner le pauvre consommateur avec leurs étiquettes promotionnelles tapageuses. Sauf que le seul rayon qui échappé à leur vigilance est bien celui de la lecture, comprenez-moi, à l’Intermerdier de mon village, entre le rayon légumes et celui des charentaises, se trouve des étagères sans rangement, sans offre, sans bon de réduction, celui des derniers romans. Eh bien, ils se débarrassent de cette matière visiblement peu intéressante pour leur rentabilité en posant presque à même le sol des nouveautés, là où d’habitude figurent les « €CO+ », comme des gueux mendiants sur la place publique. C’est là que je vais me ressourcer quand je subis l’épreuve des courses, après avoir bataillé avec ma conscience et mon porte-monnaie, vaillamment occis la société de consommation en épluchant les étiquettes, je sors de l’arène pour enfin respirer. Seul ce rayon abandonné à sa fonction brute m’apporte un sentiment de paix, de n’être plus une marionnette dans un monde cupide et cruel. 


   Ce jour-là… Eh oui ! Revenons à nos moutons, car j’aurai la tendance « apiesque » de semer mes pétales comme mes pensées au gré du vent. Ce jour-là, mes humeurs étaient si noires qu’elles m’auraient valu une saignée de plusieurs litres entre les mains d’un charlatan, et alors que je pestais contre d’autres tout aussi démoniaques, une magnifique première de couverture carmin, son rideau de théâtre mettant en valeur un adorable minet couleur-neige. Surprise, je saute de joie, laissant caddie, sang et autres flasques moroses sur le carrelage aux brèches aiguisées d’intermerdier ; je crie sans retenue, spontanée, vibrante telle Ève devant la pomme interdite : 


   ─ « Chouette ! Le dernier Legardinier ! Quelle belle journée ! Oh ! Qu’il est mignon le minou ! » 


   Et tout ça d’une traite, le caddie qui part valser, les cheveux qui s’éparpillent autour du chignon, les yeux qui lancent des éclairs de joie… Honte ? Même pas… Car les gens qui sont autour de moi, sans doute morts à force d’être saignés par les nombreux scalpels qui les entourent, ne remarquent rien. Vides, ils sont tristement vides. Tant pis pour eux, mais je lance quand même une bouée à la mer et installe tranquillement chaque roman de M. Legardinier sur les étagères. Je me recule, et observe : 


Tout à coup, c’est Noël, le rayon brille de mille feux, rouge, or, blanc et vert ! On pourrait même voir clignoter la banderole « ça peut pas rater » ! Ah ! Quand je vous disais, que l’arrivée d’un Legardinier c’était comme un matin de Noël ! Eh bien, pour une fois à Intermerdier, ils feront le rayon « au bonheur de Noël » en avance et pour la bonne cause : donner de la joie aux gens et pour un prix, ni promotionnel, ni repris, ni échangé, juste pour le plaisir de partager des émotions !



   Merci Monsieur Legardinier, continuez de profiter de votre famille, et à bientôt j’espère lors d’un salon du livre ! Je vous promets de ne pas envoyer mes lévriers avec moi, ils risqueraient de vous voler la vedette ! 


   Quant aux lecteurs, pour une vraie chronique, vous n’en avez pas besoin… Lisez-le et vous irez mieux ! 


Ps : Merci pour les quelques pages "Et pour finir...", elles sont presque aussi attendues que le roman lui-même... Ah ! Et n'oublions pas la photo collector qui est absolument à conserver en cas de désintégration de l'espèce humaine, celle-là montrera la voie !